Le premier ministre Jean Castex a annoncé, vendredi 17 juillet, que la date d’entrée en vigueur de la réforme de l’assurance-chômage serait « décalée » en raison de la crise sanitaire et économique liée à la pandémie due au coronavirus.
« La réforme de l’assurance-chômage est une bonne réforme et nous la mènerons à terme. Mais nous avons, parce que nous sommes pragmatiques, décidé de l’adapter aux circonstances présentes et donc d’en décaler la date d’entrée en vigueur », a déclaré le chef du gouvernement à l’issue d’une réunion avec les partenaires sociaux.
En outre, le premier ministre a réaffirmé que la réforme des retraites instaurant un régime universel serait « maintenue ». « Simplement, comme je l’ai indiqué aux partenaires sociaux, nous lui appliquerons une nouvelle méthode », en distinguant le « caractère structurel » de la réforme « qui vise à plus de justice » et son volet financier, et « en reprenant la concertation dans les mois à venir », a précisé Jean Castex.
Un peu plus tôt, le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), François Asselin, a annoncé en sortant de cette même réunion que les concertations autour de la réforme des retraites étaient repoussées « au moins jusqu’à la fin de l’année ». L’exécutif a cependant appelé « à prendre nos responsabilités en ce qui concerne le système actuel », lequel devrait être en fort déficit à la fin de l’année, a-t-il ajouté.
S’agissant du report de la réforme de l’assurance-chômage, le président de la CPME a déclaré : « Nous attendons de savoir si les mesures déjà en application sont aussi concernées par ce report », alors qu’un premier volet est déjà entré en vigueur en novembre dernier.
Près de 30 milliards de déficit en 2020
L’exécutif entendait ne pas perdre de temps sur son projet de réforme des retraites, bien que celui-ci inspire une forte défiance dans une large partie de l’opinion et alors même qu’il a déclenché un long conflit social, à la fin de 2019 et au début de 2020.
Sur la réforme des retraites, le nouveau premier ministre, Jean Castex, avait annoncé la couleur avant même de rencontrer les partenaires sociaux. Ses récentes déclarations avaient laissé entendre que le chantier serait mené en deux temps.
« A court terme », la question des équilibres financiers devra être réglée, selon lui. Ne pas le faire « serait irresponsable », avait-t-il prévenu, le 8 juillet, devant le Sénat. Quant à la construction d’un système universel par points, promise par Emmanuel Macron, elle devait se poursuivre selon un calendrier distinct, nettement plus étalé dans le temps.
Le 3 juillet, le président avait annoncé sa volonté de relancer ce chantier, tout en y apportant des corrections par rapport aux plans initiaux : l’idée d’une concertation, engagée « dès l’été » sur le « volet des équilibres financiers », avait alors été évoquée.
Une préoccupation liée à la hausse du déficit des régimes de pension : − 29,4 milliards d’euros en 2020, selon les projections diffusées à la mi-juin par le Conseil d’orientation des retraites, soit un solde négatif sept fois plus élevé que ce qui était attendu jusque-là.
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